Où, ailleurs que dans un musée, peut-on voir les tableaux des trois plus grands peintres baroques d’Anvers, Rubens, Van Dyck et Jordaens, en un seul endroit? À l’église Saint-Paul d’Anvers, où ils sont confraternellement exposés l’un à côté de l’autre. Outre ces splendeurs baroques, on y trouve aussi le paisible jardin du Calvaire.
Église Saint-Paul
L’église Saint-Paul est située dans le centre historique d’Anvers, à deux pas de l’Escaut. C’est dans ce quartier que vivaient autrefois les bateliers. L’église, construite au XVIe siècle, était à l’origine celle d’un monastère dominicain. De style gothique tardif, elle est dédiée à l’apôtre Paul. Après une histoire mouvementée, un patrimoine artistique particulièrement précieux y fut tout de même préservé. Aujourd’hui, le site de Saint-Paul comprend une église avec des cloîtres, un jardin luxuriant, les ruines du monastère et un jardin du Calvaire unique en son genre, qui abrite plus de 60 sculptures représentant la mort et la résurrection de Jésus.
La Flagellation – Pierre Paul Rubens
En 1617, la confrérie du Rosaire commanda un cycle de peintures représentant les quinze mystères du rosaire. Parmi les onze peintres anversois qui y collaborèrent, Pierre Paul Rubens, Antoine van Dyck et Jacob Jordaens sont les plus connus. Les tableaux représentent des passages de la vie de Jésus et de Marie. De cette manière, même les fidèles analphabètes apprenaient à connaître les récits de la Bible. La peinture de Rubens fut financée par le riche marchand Louis Clarisse. Son fils Marc-Antoine était l’un des dominicains du monastère. La Flagellation est le septième tableau de la série. Le Christ est attaché à une colonne, le dos tourné au spectateur. Quatre bourreaux le fouettent jusqu’au sang. L’un d’eux lui donne un coup de pied dans les mollets pour le faire fléchir. Un chien aboie d’un air sinistre. En 1794, l’occupant français emmena l’œuvre à Paris. En 1816, elle retrouva son emplacement d’origine.
La Crucifixion – Jacques Jordaens
En 1618, Magdalena Lewieter paya 150 florins pour La Crucifixion de Jacques Jordaens, le dixième tableau de la série. Jésus est cloué sur la croix, agonisant. Le parchemin portant l’inscription flotte au vent. Les quatre personnages, Marie, Jean l’Évangéliste, Marie Madeleine et Marie de Cléophas, se tiennent à droite et à gauche de la croix. Ils pleurent cette grande perte. Ce tableau fut également volé par les Français en 1794 et restitué à l’église en 1816.
Informations pratiques
Accessibilité
- L’église et le trésor sont facilement accessibles aux personnes à mobilité réduite.
- Le site archéologique et le jardin du Calvaire sont difficilement accessibles aux personnes à mobilité réduite en raison des marches.